Les deux dernières années ont fait l’objet de l’équivalent d’une décennie de progrès dans la Edtech. Cette année 2022 marquera donc non pas une révolution mais plutôt une évolution. Vous le savez peut-être, nous étions présents au CES de Las Vegas début janvier et nous avons vu pas mal de nouveautés. Les tendances EdTech pour 2022 se dessinent au fil des mois.
Le Covid-19 a démocratisé le recours au blended learning, à l’apprentissage hybride ou encore au cours comodal. À quoi correspondent donc tous ces termes ?
Premièrement, définissons les termes «synchrone» et «asynchrone» pour que vous compreniez la suite. La formation dite «asynchrone» comprend des modules d'enseignement en ligne que l'apprenant suit en différé. Ainsi, les apprenants ont à leur disposition différentes ressources pédagogiques (fichiers audio, vidéos, QCM, contenus interactifs…). Et ces derniers peuvent être consultés librement. À l’inverse, une formation «synchrone» correspond à un cours «traditionnel», en direct. En d’autres termes, les apprenants suivent les étapes des cours en même temps. La formation est donc dispensée de façon collective, pouvant être réalisée en présentiel ou en distanciel.
L’enseignement hybride s’illustre par la volonté de mixer les supports de diffusion dans une démarche pédagogique. Par exemple, pour le même cours, vous pouvez avoir les trois premières séances sur site, la quatrième en asynchrone (classe enregistrée) et puis à nouveau une séance sur site pour la suivante, etc. L'hybride peut également être utilisé comme un moyen technique pour réunir des apprenants de différents pays par exemple.
Ensuite, concernant le comodal, c’est un cours disponible sous les trois modes. Avec deux ou trois classes différentes. En clair, un groupe sera en classe présentiel, synchrone. Un second groupe suit le même cours en direct, à distance. Le dernier groupe accède aux replays des cours, de manière asynchrone. On peut également parler de bimodal lorsque cela inclut deux modes.
Enfin, le blended learning est un mixe de formation présentiel avec intervenant et de formation digitale sans enseignant. C'est-à-dire que les apprenants s’appuient sur des supports comme des textes, des QCM interactifs, des vidéos pré-enregistrées, etc. Ils peuvent ensuite poser leurs questions et interagir en présentiel avec le formateur.
Même si pour beaucoup de formateurs le retour du présentiel est un grand soulagement, les dispositifs restent prêts pour faire de l’hybride une norme. Le présentiel permet un contact humain et une facilité des échanges évidents. Mais certaines solutions EdTech existantes permettent de préserver la même interactivité à distance qu’en présentiel. Beaucoup d’outils ont émergé ces deux dernières années. Ils ne seront pas tous adaptés à votre formation mais vous pourrez clairement trouver votre bonheur, avec des solutions souveraines. Si vous voulez en savoir plus sur notre caméra-régie Kast, c’est par ici.
Ces modes d’enseignements non traditionnels sont parfois préférés par les élèves pour de nombreuses raisons. Tout d’abord la flexibilité, un point clef aujourd’hui. De nouvelles habitudes ont été prises et la liberté qu’offre l’enseignement en ligne doit être préservée. De plus, pour des élèves empêchés, qu’ils soient en situation de handicap ou salariés par exemple, le blended learning ou encore les formations hybrides ou comodales sont souvent beaucoup plus adaptés. Cela peut également être le cas des étudiants isolés, n’ayant pas les moyens de se déplacer dans des grandes villes.
De plus, certains apprenants seront plus à l’aise avec une participation en ligne plutôt qu’en présentiel. Poser une question dans un chat ou en groupe réduit reste plus facile pour eux. Les formateurs peuvent ainsi aider ces étudiants avant qu’ils ne soient laissés de côté.
Ainsi, l'enseignement hybride ou comodal permettent l’inclusion d’apprenants souvent peu considérés dans le mode d’enseignement classique.
Qu’est-ce que le mot intelligence artificielle (IA) vous inspire ? Souvent on pense directement aux robots chiens terrifiants (qui ont des airs de Black Miror) qu’on a pu apercevoir au CES 2022.
Mais en réalité, l’IA est un super outil qui est déjà très utilisé dans différents domaines. Par exemple, en marketing, en analyse de données ou encore en R&D. Lorsque vous voyez un chatbot sur un site, c’est une forme d’IA. L’intelligence artificielle est utilisée pour automatiser les tâches répétitives ou encore personnaliser votre contenu de façon automatique.
Quand on parle de personnalisation des formations, on parle simplement du fait de répondre aux besoins spécifiques, rythme d’apprentissage, intérêts, passifs et aspirations des apprenants. Encore une fois, la pandémie et l’émergence de la EdTech a rapproché les établissements de ces technologies.
Aujourd’hui, les nombreux outils digitaux proposés aux formateurs leur permettent de mieux comprendre les besoins de chaque étudiant. Ils ont ainsi un point de vue plus poussé et des bilans plus détaillés sur leurs progrès.
Grâce à l’IA, certaines tâches répétitives peuvent ainsi être automatisées, souvent par le biais d’un système de gestion de l’apprentissage (LMS). Par exemple, l’inscription des apprenants, le suivi et les analyses de leur taux de réussite individuel, l’envoie des leçons nécessaires en temps voulu, etc. Cela permet à la fois d’éviter les erreurs humaines et laisse plus de temps au formateur pour se concentrer sur les tâches à valeur ajoutée.
En 2022, l’intelligence artificielle va laisser place à des systèmes beaucoup plus sophistiqués. Les apprenants pourront donc faire l’expérience de cours ultra personnalisés. Une façon de rendre les cours à la fois plus interactifs et engageants. Par exemple, l’apprenant pourra recevoir des recommandations de ce qu’il peut apprendre après la leçon qui vient de finir en fonction de son profil. Ou encore, si cet apprenant souhaite explorer un sujet ou une compétence en particulier, la plateforme pourra lui suggérer automatiquement le bon contenu. Une belle illustration de personnalisation de la formation grâce à l’IA.
Enfin, l'intelligence artificielle permet d’évaluer le succès de vos formations. Les principales fonctionnalités de celle-ci sont le tracking du progrès que fait l’apprenant et l'adaptation des cours aux besoins individuels. Au final, ceci dessine l’efficacité de vos formations. Il est possible d'obtenir des données telles que la durée moyenne de réalisation des modules, les modes d'apprentissage préférés, etc. Les apprenants peuvent ainsi combler leurs lacunes et ne pas rencontrer les mêmes obstacles par la suite.
En 2022, la gamification des formations va un peu plus s’intensifier. Cela correspond à l’intégration de modules sous forme de jeux au sein des formations. Certains experts de la formation tendent à dire que les élèves vont tellement maîtriser cette méthode qu'ils vont eux-mêmes créer du contenu pour les autres. De plus, la gamification permet d’intégrer un esprit de compétition sain et d’efficacité. Un atout majeur pour les formateurs souhaitant délivrer un enseignement plus engageant.
Transformer l’apprentissage en une expérience amusante est la clef de la gamification dans l’enseignement. Par exemple, le formateur peut diviser son cours en différentes tâches et niveaux, donner des badges, des notes et rangs au vu de la performance des apprenants. Les élèves, professeurs et parents pourront donc voir le progrès individuel des apprenants en temps réel. Cela permet de prévoir les prochaines étapes et méthodes d’enseignement en fonction des résultats.
Cette méthode joue également un rôle dans l’évaluation des apprenants. En effet, l’enseignement en ligne, qui met l’apprenant au cœur du système, lui permet de demander et prévoir son évaluation lorsqu’il est prêt. L’année 2022 s'inscrit sous le signe des examens à la demande.
Entre l’annonce de la création de la métaverse de Facebook et les nombreux projets EdTech incluant de la réalité virtuelle (RV) et/ou augmentée (RA), 2022 marque un tournant. Les investissements dans ce secteur ont clairement augmentés. Il est prévu qu’ils atteignent 700 millions de dollars dans le secteur de l’éducation d’ici 2023. Les apprenants sont enthousiastes face à ce type de technologies et leur évolution dans le futur. Les classes basées sur de la RV sonnent comme un jeu futuriste aux oreilles des apprenants.
Certaines réserves sont émises par des experts vis-à-vis de ces technologies concernant les jeunes publics. Effectivement, les jeunes enfants sont en âge de se construire et de développer leur imagination. Face à la réalité virtuelle et augmentée, il faut faire attention de ne pas troubler ces développements. Le challenge réside donc dans l’adaptation de ces technologies pour ne pas impacter de façon néfaste les apprenants.
D’un point de vue personnel, nous nous posons des questions quant à la préservation du lien social et des interactions lorsque les apprenants portent tous un casque. Nous étions présents au salon eLearning expo et un stand d’une startup Edtech non loin de nous était spécialisé dans la RV. Aucune des cinq personnes présentes en train de faire une simulation ne souriait et de surcroît il n’y avait aucune interaction entre eux. Ils avaient tous l’air d’avoir subi 4 heures de métro sur une ligne bondée par un temps de pluie (oui ça fait beaucoup). Même si ces technologies sont de plus en plus présentes dans le monde éducatif, nous émettons des réserves.
Cependant, les possibilités qu'offrent la réalité virtuelle et celle augmentée sont (presque) infinies. Équipé d’un casque, l’apprenant pourra, de chez lui, suivre une mise en pratique professionnelle, s’entraîner à une compétence dans une situation particulière, réaliser une tâche concrète. Et cela grâce à l’utilisation de vidéos 360° et la visualisation d’images pour une immersion cognitive interactive. Un moyen évident de retenir l’attention des apprenants, rendant la formation plus efficace.
Ces technologies immersives nécessitent des moyens techniques et financiers importants mais également un niveau de maîtrise élevé pour être performantes. L’enseignement pourra donc bénéficier de ces outils, mais il faudra faire attention de les utiliser à bon escient.
Pour finir, on ne peut pas passer à côté de la blockchain («chaîne de blocs» en français) quand on parle des tendances EdTech 2022. En lisant “blockchain” on pense de suite au bitcoin et à la cryptomonnaie en général. Mais aujourd’hui, c’est une technologie de plus en plus utilisée et ce dans de nombreux domaines.
La blockchain est une technologie qui permet de stocker et de transmettre des informations de manière transparente, sécurisée et sans intermédiaire. On peut assimiler la blockchain a une géante base de données contenant l’historique des échanges ayant eu lieu entre ses utilisateurs depuis sa création.
La technologie du registre distribué («distributed ledger technology» (DLT) en anglais) de la blockchain apporte de nombreux avantages, en particulier le stockage des données. Les avantages de ce type de stockage incluent le fait que les données ne peuvent pas être modifiées. De plus, ce dernier permet d'économiser jusqu'à 90 % du coût du stockage centralisé dans le cloud. Par conséquent, des supports de formation peuvent être ajoutés sans craindre de manquer de stockage.
Lorsqu’on applique la nature de la blockchain à l’éducation, on peut clairement en percevoir les avantages. Cela permet d’avoir un écosystème éducatif décentralisé, sécurisé et transparent. Les plateformes EdTech peuvent mettre en relation les apprenants, les professionnels et le corps enseignant avec des cours et des ressources pertinentes grâce à cette technologie.
Les contrats intelligents («smart contract» en anglais) sont des programmes informatiques qui facilitent, vérifient et exécutent la négociation ou l'exécution d'un contrat, ou qui rendent une clause contractuelle inutile. Tout cela de façon prédéfinie. Grâce aux capacités de ces derniers, les cours et les leçons peuvent être programmés, délivrés automatiquement lorsque certaines conditions sont remplies. Les progrès sont ainsi mesurés en temps réel.
Outre ces avantages, la blockchain permet aux institutions de sécuriser divers documents et dossiers. C’est le cas notamment des dossiers d'admission, de présence et de paiement, ainsi que des notes et appréciations. De même, les étudiants peuvent sécuriser leurs diplômes et certificats sans crainte, y accéder et les faire vérifier à tout moment. On retrouve dans la blockchain certains avantages dont on parlait plus haut avec l’intelligence artificielle. En effet, cette technologie permet d’éliminer de nombreuses tâches manuelles. Une fois de plus, les possibilités et opportunités sont nombreuses avec cette technologie.
On peut dire que les tendances EdTech en 2022 promettent un champ des possibles quasiment sans limite. Entre pérennisation de certaines méthodes d’enseignement et émergence de nouvelles technologies applicables à la formation, c’est à vous de jouer !